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Economie collaborative, open data et social media : les éléments d'un business model 3.0

LegiStrat social media et open data
Les réseaux sociaux : de formidables canaux pour les entreprises


Economie collaborative, open data et social media : de quoi parle-t-on ?

Pour percer sur leur marché ou s'y maintenir, les entreprises doivent aujourd'hui repenser leur business model afin d'être en phase avec leur environnement. Or à cet égard, le numérique représente une formidable source d'opportunités : il permet en effet aux utilisateurs d'accéder à des produits ou services à tout moment, depuis n'importe où, à partir de n'importe quel appareil (ATAWAD) et au meilleur prix... voire gratuitement.

Dans cet article, nous vous proposons un exemple de business model "3.0" reprenant des éléments-clés du succès d'entreprises bien connues comme Google, Facebook ou encore Uber. Ce business model repose sur 3 piliers, à savoir l'économie collaborative, l'open data et les social media.

L'économie collaborative est une économie dite de "pair à pair" (ou "P2P" pour "peer to peer") reposant sur le partage ou l'échange de biens, de services ou encore de connaissances entre particuliers, avec ou sans échange monétaire. Elle se caractérise notamment par l'absence d'intermédiaire entre les parties, hormis la plateforme numérique permettant leur mise en relation.

Les médias ou réseaux sociaux (social media) regroupent quant à eux les plateformes numériques permettant à leurs membres d'établir des relations et d'interagir, les plus connus étant Facebook, Twitter ou encore LinkedIn. Si ces plateformes permettaient initialement une simple mise en relation entre des individus, aujourd'hui elles constituent des canaux de communication - et parfois de vente (social selling) - incontournables pour les entreprises et permettent à leurs membres de consommer ou encore de trouver un emploi.

Enfin, signifiant littéralement "donnée ouverte", l'open data désigne une base de données en libre accès. Les données stockées dans cette base sont en principe exploitables par tous, accessibles gratuitement et libres de droits.

LegiStrat cloud open data
Le cloud : une nouvelle avancée vers l'accessibilité des données

Economie collaborative, open data et social media : l'exemple de MonAmphi


LegiStrat logo partenaire MonAmphi
L'économie collaborative, les social media et l'open data constituent le socle du business model de MonAmphi - notre partenaire spécialisé dans le partage de cours entre étudiants - que nous prenons ici pour exemple afin d'illustrer notre propos. Premier site de partage de cours en ligne attribuant des bourses d'études, MonAmphi propose près de 50.000 cours en accès libre dans des domaines aussi variés que le droit, la médecine ou encore l'économie (des cours très spécifiques sont également disponibles, comme en matière de médecine légale par exemple).

Il s'agit plus précisément de notes de cours prises par les étudiants eux-mêmes, que le site héberge et met à disposition des utilisateurs. Celles-ci sont accessibles gratuitement : la plateforme ne perçoit aucune commission pour ce service, comme cela peut être le cas sur d'autres plateformes collaboratives (comme Uber ou Deliveroo, par exemple).

Mais dans ce cas comment l'entreprise se rémunère-t-elle, surtout si elle finance des bourses d'études ? Par le biais de la publicité, tout simplement ! Un modèle faisant partie intégrante de l'ADN de certains GAFAM (notamment Google et Facebook), et dont l'efficacité n'est plus à prouver.

Concrètement, MonAmphi facture de la visibilité à ses partenaires (fonctionnement en BtoB ou "business to business") : chacun d'entre eux dispose d'une page annonceur sur la plateforme, par l'intermédiaire de laquelle ces derniers peuvent communiquer sur leurs produits et/ou services auprès des quelques 280 000 membres inscrits.

Chaque partenaire a également accès aux groupes Facebook administrés par MonAmphi, soit une quarantaine de groupes réunissant plus de 500 000 membres au total, chacun d'entre eux représentant une ville ou une université. Ces groupes sont avant tout des lieux d'échanges et d'entraide pour les étudiants : logements, offres de stage ou encore conseils pratiques y font régulièrement l'objet de publications.

Mais il s'agit également de canaux de communication pour les partenaires. Et en matière de social selling, c'est une aubaine : au-delà de la taille conséquente de la population réunie dans ces groupes, ce qui est intéressant ici est que les partenaires bénéficient par ce biais d'un trafic qualifié (visiteurs réellement intéressés par les produits et/ou services, adaptés à leurs besoins en tant qu'étudiants et disponibles dans leur zone géographique). Un bon complément, voire un substitut au service de publicité payante proposé par Facebook.

LegiStrat Facebook social media
Facebook en perte de vitesse ? Pas en matière de social selling !


MonAmphi a récemment décidé de diversifier ses sources de revenus tout en renforçant sa proposition de valeur, c'est-à-dire sa promesse vis-à-vis des utilisateurs. Concrètement, la proposition de valeur de MonAmphi peut être rédigée ainsi : "Ami(e) étudiant(e) : parce que nous croyons que chaque étudiant(e) doit mettre toutes les chances de son côté pour réussir ses études, que les tracas du quotidien ne devraient pas interférer avec son travail, nous te donnons accès à tous les cours dont tu as besoin ainsi qu'une bourse pour financer tes études".

Promesse claire et répondant à un besoin précis... mais surtout tenue ! Si aujourd'hui MonAmphi propose gratuitement des notes de cours prises par les étudiants, demain des cours "bruts" - déposés sur la plateforme par leurs auteurs - pourront être téléchargés par les utilisateurs moyennant un prix plafonné à 55 euros (dont 40 % pour l'auteur du cours, lequel fixe le prix) : la version bêta de ce nouveau service est déjà en ligne.

Au final, le business model de MonAmphi tend à évoluer vers le suivant :

LegiStrat business model canvas MonAmphi
Business model canvas représentant le modèle économique de MonAmphi

La force de ce business model réside tout d'abord dans la réduction des postes de charges et la diversification des sources de revenus. Le digital étant le seul canal de MonAmphi (pure player), l'entreprise n'a - en effet - pas à supporter de coûts importants liés notamment à des points de vente physiques. La contrepartie de cet avantage réside toutefois dans la nécessité, pour l'entreprise, de bénéficier en permanence d'une visibilité maximale sur le web.

Si la diversification de l'offre permet ici à MonAmphi de diversifier ses sources de revenus, elle lui permet également de se positionner sur le BtoC (ou "business to consumer") à travers la mise en ligne de cours protégés par des droits d'auteur et téléchargeables moyennant un prix fixé par leurs auteurs : pour MonAmphi, cela signifie des encaissements immédiats (et non différés, comme en BtoB) et donc un moyen de contrôler son besoin en fonds de roulement (ou "BFR").

L'accessibilité gratuite aux quelques 45 000 notes de cours mises en ligne par les étudiants constitue également un levier essentiel pour l'activité, levier sur lequel MonAmphi mise beaucoup en attribuant des bourses aux étudiants les plus actifs sur la plateforme. Il s'agit ici d'un cercle vertueux : si l'attribution de bourses permet aux étudiants de financer leurs études, elle contribue également au développement de la base de données hébergée par l'entreprise et donc à l'enrichissement de l'offre.

En conclusion, ce business model "3.0" fondé sur l'économie collaborative constitue - à notre avis - un modèle économique viable à long terme et adaptable à tous types d'activités. Il s'agit également d'un modèle permettant de lancer une activité sans prendre de risques excessifs, compte tenu des coûts limités (variables selon les offres).

Adrien VAGINAY  |  Droit et Stratégie des Entreprises


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